Je n’ai pas choisi la photo comme révélateur privilégié des instants et du temps qui passe. Pour moi, ça sera plutôt le dessin.
Mes carnets de voyage ou de croquis urbains s’entassent tout doucement dans mes placards. Ils sont un peu comme mes petites madeleines de Proust à moi. J’en ressors parfois un au hasard pour le feuilleter. Parfois, je rigole en regardant mon niveau d’exigence graphique du moment. Et parfois, je me souviens du moment capté. Les traits choisis, la composition, la maladresse parlent d’elles-même et travestissent la réalité de l’instant en une sorte de rêve. Un moment trivial, une simple bouteille dessinée deviennent alors un instant extraordinaire.
Et parfois, selon mon humeur, j’en choisi un et je le refais, soit je le réinvente. Papier et feutre, tablette graphique, c’est en fonction de l’humeur du moment.